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Pourquoi Joséphine Baker rentre-t-elle au Panthéon aujourd’hui ?

Joséphine Baker, star de l’entre-deux-guerres, s’est mise au service de la France pour lutter contre les nazis. Avec son son courage, elle a prêté main-forte à la Résistance.

C’est la France qui m’a fait ce que je suis, je lui garderai une reconnaissance éternelle. La France est douce, il fait bon y vivre pour nous autres gens de couleur, parce qu’il n’y existe pas de préjugés racistes. Ne suis-je pas devenue l’enfant chérie des Parisiens. Ils m’ont tout donné, en particulier leur cœur. Je leur ai donné le mien. Je suis prête, capitaine, à leur donner aujourd’hui ma vie. Vous pouvez disposer de moi comme vous l’entendez

Joséphine Baker
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Dès le début de la guerre, Joséphine Baker se montre une ardente patriote. Devenue française par son mariage, en 1937, avec Jean Lion (de son vrai nom Levy), un industriel juif, elle décide d’entrer en résistance contre les nazis et refusera de chanter à Paris tant que les Allemands y seront. Elle a plus de 4000 filleuls de guerre. Chaque soir, elle assure la gestion à ses frais d’un centre d’accueil de réfugiés à la Gare du Nord. A l’aube elle regagne au Vésinet sa maison lointaine.
Avant de se coucher elle s’astreint encore à une longue prière. Elle dort quelques heures et dès qu’elle a pris son bain, elle s’assoit à une table dans sa chambre ; elle écrit à ses soldats. Puis elle s’occupe de la préparation des colis qu’elle leur destine et finance elle-même.

Elle effectue dès 1939 plusieurs tournées le long de la frontière nord-est pour motiver les troupes.

Joséphine Baker se servira de ses relations pour se faire inviter aussi souvent que possible dans les cocktails donnés dans les ambassades afin d’y recueillir des informations sur les troupes ennemies. Elle réussit ainsi à obtenir, lors de réceptions données dans les ambassades d’Italie et du Portugal, de précieux renseignements sur les mouvements des troupes allemandes et les intentions de Mussolini au début de la guerre.

Début 1940, sur l’avis de Jacques Abtey (chef du contre-espionnage militaire à Paris), Joséphine Baker quitte Le Vésinet pour le château des Milandes en Dordogne où se formera autour d’elle un noyau de résistants.
Lorsque le Général De Gaulle lance son appel du 18 juin 1940, elle accepte avec enthousiasme de servir de couverture à Jacques Abtey, qui a reçu pour mission de transmettre aux services de renseignement de la France Libre, les renseignements recueillis en zone occupée sur les positions allemandes. Jacques Abtey voyagera sous la fausse identité de Jacques Hebert comme « artiste » qui « accompagne Madame Joséphine Baker » selon la mention portée sur son visa. Les renseignements sont transcrits en langage chiffré et à l’encre sympathique sur les partitions musicales.

Au château des Milandes, soupçonnée par les Allemands de cacher des armes, Joséphine fait preuve d’un grand sang-froid lorsque ceux-ci demandent à perquisitionner sa propriété, alors qu’elle y héberge des résistants :

« Je pense que Monsieur l’officier ne peut être sérieux. Il est vrai que j’ai des grands-parents Peaux-Rouges mais il y a bien longtemps qu’ils ont enterré la hache de guerre, et s’il y a une danse que je n’ai jamais dansé, c’est bien la danse de guerre. »

En 1941, Joséphine Baker et Jacques Abtey sont tous deux envoyés en Afrique du Nord en mission pour la France Libre.
Alors que Jacques Hébert ne parvient pas à obtenir de visa, Joséphine Baker part seule en Espagne donner des représentations et revient avec des notes d’informations qu’elle épingle dans son soutien-gorge. Elle évoque cette anecdote avec malice :

 C’est très pratique d’être Joséphine Baker. Dès que je suis annoncée dans une ville, les invitations pleuvent à l’hôtel. A Séville, à Madrid, à Barcelone, le scénario est le même. J’affectionne les ambassades et les consulats qui fourmillent de gens intéressants. Je note soigneusement en rentrant… Ces papiers seraient sans doute compromettants si on les trouvait. Mais qui oserait fouiller Joséphine Baker jusqu’à la peau ? Ils sont bien mis à l’abri, attachés par une épingle de nourrice. D’ailleurs mes passages de douane s’effectuent toujours dans la décontraction… Les douaniers me font de grands sourires et me réclament effectivement des papiers… mais ce sont des autographes !

En juin 1941, Joséphine Baker tombe gravement malade. Son hospitalisation qui durera 19 mois ne met pas un terme à son activité de renseignement, bien au contraire puisque sa chambre devient un centre d’échanges d’informations secrètes. Elle s’emploie également à convaincre tous les officiels américains qu’elle rencontre de soutenir le Général de Gaulle et la France Libre.

Lors du débarquement des Américains en Afrique du Nord, le 11 novembre 1942, elle quitte sa chambre d’hôpital pour vivre l’événement tant attendu.
A peine rétablie, Joséphine Baker part soutenir le moral des troupes et organise des spectacles en remettant à l’armée française l’intégralité de ses cachets. Entre 1943 et 1944, elle mettra à la disposition des œuvres sociales de l’armée de l’air plus de 10 millions de francs.
Voyant l’effet que produisent les concerts de Joséphine sur le moral des troupes, un officier américain lui propose de signer un contrat pour la durée de la guerre, ce qu’elle refuse en soulignant qu’elle est un soldat de la France Libre et qu’elle chante bénévolement pour l’armée française. Elle se met à la disposition du Haut Commandement des troupes pour donner des spectacles partout où on lui demande d’aller, finançant elle-même ses tournées. Elle n’a bientôt plus un sou mais ne se plaint jamais, convaincue de se battre pour une cause juste.
Elle parcourt des dizaines de milliers de kilomètres en jeep à travers les déserts pour donner des spectacles dans les camps isolés de l’armée et dans les villes d’Alger, Agadir, Fez, Tunis, Benghazi, Alexandrie, Le Caire, Jérusalem, Haïfa, Damas et Beyrouth, partageant le quotidien des soldats avec ses risques et ses contraintes, au prix de sa santé.
Lors de son passage à Alger en 1943, le Général de Gaulle, reconnaissant, lui offre une petite Croix de Lorraine en or qu’elle vend par la suite aux enchères pour la somme de 350.000 francs au profit exclusif de la Résistance.

Titulaire d’un brevet de pilote, elle rejoint, pour masquer son engagement dans le contre-espionnage, les Infirmières Pilotes Secouristes de l’Air (IPSA) et accueille des réfugiés de la Croix Rouge.

Après avoir combattu l’occupation allemande en travaillant pour la Résistance, Joséphine Baker est, le 23 mai 1944, officiellement engagée pour la durée de la guerre à Alger, dans l’armée de l’air, et devient sous-lieutenant, rédactrice première classe, échelon officier de propagande. Elle débarque à Marseille en octobre 1944.

De nouveau hospitalisée en 1946, elle reçoit alitée, en présence de Mme de Boissieu, fille du Général de Gaulle, la médaille de la Résistance des mains du Colonel de Boissoudy.

Par décret du 9 décembre 1957, elle est faite chevalier de la Légion d’Honneur et reçoit la Croix de guerre avec palme.

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Les médailles lui sont remises solennellement le 19 août 1961 dans le parc de son château des Milandes, par le Général Martial Valin commandant en chef des Forces aériennes françaises libres de juillet 1941 à juin 1944, puis chef d’état-major général de l’armée de l’air française d’octobre 1944 à février 1946 et enfin inspecteur général de l’armée de l’air jusqu’en 1957.

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Référence Pascale Chardonnet et Françoise Firmin, Société d’Histoire du Vésinet, avril 2014.

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