Je suis arrivée à Paris à 18 ans, ma grand-mère m’a émancipée. Je travaillais dans une boîte de nuit et j’étais vestiaire et je chantais tout le temps sur les disques. Et un jour, le disquaire me dit je vais partir, tu mettras les disques. Mais je ne sais pas faire ! je vais t’apprendre. Et j’étais comme une folle, j’ai adoré faire ça. C’était génial, c’était l’époque des Beatles, des Rolling Stones, l’Angleterre marchait très fort. C’était surtout l’époque du Rhythm and Blues avec Otis Redding, Aretha Franklin, James Brown, je m’amusais comme une folle. De temps en temps, il y avait un orchestre qui était invité, j’attrapais les micros, je faisais un morceau avec eux comme ça. Un jour l’équipe de Nino Ferrer m’a repérée. Ils m’ont emmené chez Barclay, j’ai fait un essai en anglais. Je chantais en yaourt mais j’apprenais pas coeur. J’ai fait un premier contrat de 6 mois et le deuxième disque du premier contrat a été « La musique », mes premières ventes et j’ai pu avoir un autre contrat de 7 ans cette fois ! Je prenais disque après disque, je n’ai jamais eu de plan de carrière. Je me disais on verra bien. J’ai fait ça comme une aventurière. C’était inouï et je gagnais ma vie grâce à la musique, pour moi, c’était un privilège. Ma grand-mère était très fière de moi, je lui avais envoyé mon premier disque.
