Les admirateurs de Léo Ferré le savent : le poète et musicien avait adopté avec son épouse Madeleine Rabereau en 1961 un bébé chimpanzé. Une guenon prénommée Pépée, qu’ils aimaient follement, et qu’ils traitaient comme un enfant. Léo Férré a même écrit une chanson dédiée à son chimpanzé et à quitté son épouse à la mort de l’animal.
Annie Butor, fille de Madeleine Rabereau et belle fille de Léo Ferré a vécu toute cette drôle d’histoire. Elle écrit dans son livre “Comment voulez vous que j’oublie”
Pépée avait sa chambre, ses jouets, elle déjeûnait avec nous, faisait la sieste, conduisait la voiture sur les genoux de Léo. Le soir, avant d’enfiler son pyjama, elle buvait gentiment sa tisane avant de nous serrer très fort dans ses bras. Un jour que je me promenais derrière ma mère dans une des allées du château à Perdrigal, Pépée grimpa soudainement dans un arbre au-dessus de moi et se laissa chuter violemment sur ma tête. Je tombai sous le choc, presque évanouie, elle me mordit, je poussai un cri, et devant ma mère interrogative qui se retourna, Pépée prit immédiatement un air innocent des plus innocents et se mit à m’embrasser avec une tendre mimique là où elle m’avait mordu, “Tu t’es fait mal, elle te console, c’est ta seu-soeur“. Impassible, indifférente, elle continua son chemin, et Pépée me remordit : l’enfer !