Carmen Amaya est gitane. Elle est née à Barcelone le 2 novembre 1908. Carmen passe son enfance au Somorrostro, un bidonville situé sur la plage, en face de l’actuel Hospital del mar. Incroyablement douée, elle n’a que 6 ans quand elle commence à danser dans des restaurants de Barcelone, accompagnant son père, Francisco Amaya dit « El Chino », guitariste de flamenco. C’est également vers cette époque que ses proches la surnomme ‘La Capitana’, pour son caractère désinvolte et décidé mais aussi sa grande loyauté. Un surnom qui ne la quittera plus jamais.
En 1929, La Capitana se fait connaître du grand public lors de l’Exposition Universelle organisée à Barcelone. Et c’est alors le début de son immense carrière internationale : Espagne, Italie, France, Argentine, Chili, Vénézuela, Brésil, Mexique, Etats-Unis, Angleterre… On la voit danser au théâtre, à l’opéra et au cinéma. Carmen brûle les planches et crève l’écran!
Elle possède une maîtrise du rythme parfaite et une rapidité d’exécution physique vertigineuse. Elle amène le ‘zapateado’ (martèlement rythmé des pieds…réservé aux hommes!) à un niveau d’excellence jamais vu jusqu’alors. Une maîtrise que l’on peut également apprécier lorsqu’elle bat des mains ou joue des castagnettes. Ajoutez à cela que, faisant fi des traditions, Carmen Amaya porte des pantalons pour danser. Oui, Madame! Du jamais vu dans le monde du Flamenco!
En 1941, elle danse à Hollywood, devant un parterre de 20 000 spectateurs. Son triomphe retentit jusqu’à la Maison Blanche où elle est aussitôt invitée à danser devant le président Roosevelt…
En 1963, atteinte d’une maladie rénale, les médecins lui prescrivent de ne plus danser, pour sa santé disent-ils… Celle qui a littéralement marqué à jamais l’Histoire du Flamenco s’éteint quelques mois plus tard réalisant ainsi une prophétie qu’elle a répété de nombreuses fois au cours de sa vie :
Si je ne peux plus danser, je meurs’.