Le succès planétaire d’un groupe aborigène pendant le confinement.

Le percussionniste aborigène Andrew Gurruwiwi joue généralement devant quelques centaines de connaisseurs dans l’extrême Nord de l’Australie. C’est un paradoxe, mais le confinement lui aura permis de toucher un public de 120 000 personnes, aux quatre coins du globe.
Son groupe aura en effet été la révélation d’une série de concerts intitulés «East Arnhem Live» et diffusés sur internet alors que les communautés autochtones aborigènes étaient encore plus isolées du reste du monde, en raison de l’épidémie de coronavirus.
On a pu voir les quatre membres de l’Andrew Gurruwiwi Band jouer en plein air pendant 20 minutes à la lumière tombante de la fin d’après-midi avec, en arrière plan le vert intense de la végétation sur des falaises ocres.

«Le coronavirus impliquait qu’il n’y ait plus de spectacles, plus de musique», a observé l’artiste, expliquant à l’AFP que ces sessions ont été lancées pour «rendre les gens heureux. Quand débutent les directs le samedi soir, c’est extraordinaire de voir d’où les gens nous regardent».
La réalisation du live fait la part belle aux images de la côte et de la nature locale tournées par un drone, ce qui fais que de l’«East Arnhem Live» un superbe outil de promotion de cette région encore peu touchée par le tourisme.
«La région, globalement, est très peu connue, et comme elle est peu connue, elle est aussi intacte. Et c’est absolument spectaculaire», dit Ryley Heap, de l’office de tourisme local.
Les Aborigènes vivent en Australie depuis plus de 40 000 ans, soit bien avant l’arrivée des colons européens en 1788. Mais ils ne sont que 670.000 dans le pays, sur une population de 23 millions.
Et surtout, les gouvernements successifs australiens ont tous été incapables de combler l’écart de niveau de vie entre les Aborigènes et les autres Australiens, une réalité que le premier ministre Scott Morrison a encore qualifiée en février de «honte nationale».
Référence: AFP