Dès les premières notes de musique, notre corps se met en mouvement. Et cette réaction commence dès le plus jeune âge !
Certaines musiques nous donnent irrémédiablement envie de danser. “C’est avec la musique qu’on envoie des gens à la guerre, avec le son des tambours pour les fantassins”, constate François-Xavier Vrait, directeur de l’Institut de musicothérapie de Nantes. “il y a une sorte d’attraction. Il y a une force qui transporte et qui met en mouvement.”
Mais comment l’expliquer ?
Lorsque l’on entend de la musique, c’est un concert de réactions qui s’enclenche dans notre cerveau. « Entre nos oreilles et notre cerveau, il y a un méli-mélo de circuits, très complexes. Au lieu d’aller directement au cerveau, l’information sonore va passer dans la base du cerveau, le tronc cérébral, avant d’arriver finalement aux régions temporales, situées au-dessus des oreilles. Elles vont décoder les informations sonores », explique Hervé Platel, professeur de neuropsychologie à l’université de Caen.
Dès l’enfance, on se trémousse
Or dans notre cerveau, il existe une relation privilégiée entre les régions auditives et les régions motrices, celles qui nous mettent en mouvement. « Si l’on entend un rythme cadencé, cela va activer la région de la motricité », précise le neuropsychologue.
Aussi, la musique résonne d’une façon particulière chez les êtres vertébrés car le rythme nous rappelle d’autres aspects corporels qui sont répétitifs, comme les battements cardiaques. « Notre cerveau est un champion du monde pour détecter des informations récurrentes », ajoute Hervé Platel. Selon une étude de l’université d’Oxford, publiée en 2005, nos battements cardiaques vont même avoir tendance à fluctuer en fonction du tempo de la musique.
L’envie de danser lorsque l’on entend de la musique est une réaction primitive. Les bébés se mettent d’ailleurs à bouger sur la musique dès leur plus jeune âge. « Ils balancent tout le corps de gauche à droite ou de haut en bas. Et petit à petit en fonction de leur environnement culturel, ils prennent l’habitude de taper des mains, des pieds », détaille Hervé Platel.
Le disco et le rock
Reste que certaines musiques vont nous porter davantage. « Celles liées à notre histoire personnelle, mais aussi celles qui ont des caractéristiques vibratoires particulières », constate François-Xavier Vrait. Les fréquences sonores viennent stimuler telle ou telle partie du corps. « Plus elles sont basses, plus elles touchent le bas du corps. Elles résonnent dans les jambes, le bassin, le ventre », ajoute le musicothérapeute. « C’est beaucoup plus facile de sentir le rythme de la musique si les basses sont fortes car cela passe par l’oreille mais aussi par les systèmes sensoriels de la peau et les viscères. Cela amplifie la force acoustique », complète Hervé Platel.
Pour nous faire danser à tous les coups mieux vaut alors privilégier des musiques au tempo assez rapide. « Autour de 120 battements par minute, détaille le neuropsychologue. Cela correspond à une augmentation du rythme cardiaque, mais pas trop importante non plus. C’est tenable chez la plupart des individus de façon à pouvoir danser sans se fatiguer. » Plus le tempo est lent, plus la musique paraîtra relaxante.
Les grands tubes de disco, Around the World des Daft Punk ou encore Uptown Funk de Bruno Mars se situent dans cette tranche clé de 110 à 130 battements par minute. Voila pourquoi on ne peut pas s’empêcher de bouger.