Petit,
N’écoute pas les grands parler.
Va t’en jouer dans le jardin.
Il y fait meilleur ce matin.
Petit,
N’écoute pas ta mère pleurer.
Tant pis si elle a du chagrin.
Va t’en courir dans le jardin.
Écoute le vent quand il va tomber.
Il te dira où il va se coucher.
Il te dira pourquoi il se met en colère.
Il te dira pourquoi j’ai fait pleurer ta mère
Tant pis si tu ne comprends pas très bien.
Tu reverras le vent demain.
Petit,
N’écoute pas ton père partir
Même si jamais il ne revient,
Va t’en courir dans le jardin.
Écoute le vent quand il va tomber.
Il te dira où il va se coucher.
Il te dira pourquoi il se met en colère.
Il te dira pourquoi j’ai fait pleurer ta mère
Tant pis si tu ne comprends pas très bien.
Tu reverras le vent demain.
Petit,
N’écoute pas les grands gémir.
Va t’en jouer dans le jardin.
Il y fait meilleur ce matin.
Il y fait si beau ce matin.
Petit,
Petit, viens t’asseoir sur mes genoux,
Viens sécher tes pleurs sur mon cœur ;
Cache ce visage d’enfant si doux
Transformé en démon par la peur.
Je vois briller dans tes yeux l’espoir,
Fuis les grands et leur violence ;
Regarde ton âme d’enfant dans ce miroir,
Elle chante ton bonheur et ton innocence.
Vois-tu l’oiseau qui t’appelle,
En toi il a trouvé un compagnon ;
Ceux qui l’entourent ne lui ont pas été fidèles
Aide et suis ce petit être si mignon.
Les animaux, les fleurs ont un autre langage,
Plus pur, plus frais que celui des humains
Accepte avec eux ce merveilleux partage
Et laisse ton angoisse le long du chemin.
P.